Roger Martin du Gard

Biographie

Né à Paris, d’une famille originaire du Bourbonnais, dans un milieu de magistrats, d’avocats, son père était avoué au Tribunal de première instance de la Seine.

Très tôt il ressent le besoin d’écrire, une vocation précoce qu’entretiendront ses études littéraires, du collège à l’université, et ses très nombreuses lectures. Il entre à l’Ecole des Chartes et obtient avec son étude sur les Ruines de l’abbaye de Jumièges un diplôme d’archiviste-paléographe.

Mais c’est à l’écriture romanesque qu’il se consacre dés 1906, date de son mariage, avec la parution de Devenir en 1908, et de Jean Barois en 1913. Ce dernier livre, un roman dialogué, dont le personnage principal soutient la lutte des Dreyfusards et des courants rationalistes, le fait connaître des milieux de la Nouvelle Revue Française, et particulièrement d’André Gide et de Jacques Copeau avec qui se nouent des liens d’amitié trés fidéle.

A peine projeté sur la scène littéraire parisienne, est intervenue brutalement la guerre, à laquelle il a participé dans le groupe Transport Automobile, chargé du ravitaillement des fronts du Nord et de l’Est. Démobilisé en février 1919, il participe avec son ami Jacques Copeau à l’aventure du théâtre du Vieux Colombier, pour lequel il avait écrit déjà Le Testament du père Leleu (fév. 1914).

Il commence en 1920 la rédaction des Thibault, histoire de deux frères, de deux familles que bouleverse la première guerre mondiale, un roman en huit volumes, inspiré dans sa composition de Guerre et Paix de Tolstoï, dont le dernier, Epilogue, est publié en janvier 1940.

En 1937, après l’achévement de L’été 14, au centre du récit, il reçoit le Prix Nobel de Littérature. Parallèlement, il poursuit l’écriture théâtrale avec La Gonfle (1924), Un Taciturne (1932), et publie une nouvelle, Confidence africaine (1931).

Lorsque éclate la seconde guerre mondiale, Roger Martin du Gard est un écrivain reconnu, traduit dans le monde entier, entouré d’amis artistes, écrivains, qu’il retrouvait lors des Décades de Pontigny et qu’il aimait recevoir au Tertre, dans l’Orne, dont il avait fait son lieu de travail depuis 1925.

L’occupation allemande le chasse vers Nice, où il commence en 1940 la rédaction d’un nouveau roman, Souvenirs du Colonel de Maumort.

L’après-guerre sera endeuillée par la mort de son épouse en 1949, celle de Jacques Copeau la même année et celle d’André Gide en 1951.

Ses oeuvres complètes sont publiées dans la collection de la Pléiade, avec une préface de son ami Albert Camus en 1955. Il prépare alors le classement de ses archives, le Journal, les correspondances, qu’il confie à la Bibliothèque Nationale.

Souvent interrompu par les maladies, il poursuit cependant la rédaction de son dernier livre qui ne sera publié qu’après sa mort, survenue en 1958, par les soins d’André Daspre (1983).

Depuis, ont été publiés Le Journal, 3 t. , les correspondances, avec André Gide, Jacques Copeau, Eugène Dabit, Jacques de Lacretelle, Jean Tardieu, Albert Camus et autres correspondances générales.